
Où est la police des polices ?
La semaine dernière, à Joal Fadiouth, la mort du jeune Sagnoné Mbaye, tué par le gendarme Gora Diop suite à une altercation a suscité des commentaires et débats sur le comportement de des hommes de loi en général, précisément sur les policiers et gendarmes qui gèrent la circulation. En fait, cet incident mortel vient de mettre à nu des pratiques peu catholiques de nos hommes de tenues de la circulation qui font chaque jour beaucoup de victimes d’abus de pouvoir. Car, lors de contrôles de routine, intimidation, insultes, extorsion de petites sommes d’argent ça et là sont le lot quotidien, des automobilistes. Telles sont en tout cas, les plaintes de la quasi totalité des conducteurs interrogés lors de notre petite enquête.
Le gendarme Gora Diop a tiré à bout portant avec une balle réelle sur Sagnoné Mbaye, un jeune automobiliste âgé de 34 ans, qui aurait juste refusé de lui filer la modique somme de 1000 francs Cfa, pour à propos d’un certificat de salubrité. Joal a enterré son mort et attend que la justice joue sa partition.
Cependant, combien sont t-ils d’automobilistes, de conducteurs de scooters ou autres véhicules à avoir subi les foudre ou la colère d’untel policier ou gendarme ripoux, fatigué de rester au soleil du matin au soir à gérer la circulation. C’est un fait réel, un problème qui est souvent dissimulé par le prestige de la police dans notre société. D’autant plus que les sénégalais semblent préférer fermer les yeux sur les abus de certains policiers et gendarmes. En témoigne ce modou-modou vivant en Italie, «je venais de dédouaner ma voiture au port. Tous mes papiers étaient en règle. Evidemment je n’avais pas encore collé de plaque d’immatriculation à la voiture mais le numéro était par devers moi dans mes papiers. Alors que la loi me permet de conduire ainsi 40 jours durant, un policier m’a arrêté sur la route de Ouakam et avait avoir tout contrôlé, il m’a carrément demandé de lui filer 5.000 francs Cfa, à défaut il allait amener ma voiture à la police. Quand je lui donné l’argent il a juste griffonné sur un bout de papier qu’il m’a remis, «prière d’être indulgent avec lui c’est mon frère» et a signé par son nom».
Une autre victime d’abus de pouvoir de renchérir, «j’étais dans un taxi en compagnie de deux amies, nous revenions d’un baptême il était presque 1 heure du matin. Quand le policiers a arrêté le taximan, il a procédé à un contrôle de routine. Heureusement que le chauffeur avait tous ses papiers en règle. Mais juste pour nous ennuyer, il a allumé sa torche et a dirigé la lumière sur nos visages dans le taxi et nous a dit sur un ton hautain et provocateur «hé où sont vos papiers ?» dans un premier temps j’ai cru qu’il parlé de nos pièces d’identité mais quand on lui remis les cartes d’identification nationale, il a répondu qu’il ne parlait pas de cela. «J’ai dit vos cartes de prostituées !» nous a t-il alors balancé. J’ai évidemment amèrement rétorqué et s’en est suivi une altercation. Finalement ayant compris qu’i avait affaire à des intellectuelles et à d’honnêtes citoyennes avec nos tenues de cérémonies à l’appui, il a nous a laissé partir. N’eût été l’intervention d’une de mes copines et du taximan, il allait nous amener à la police raconter qu’on était en train de racoler». Corruption ou abus de pouvoir ? les termes ne manquent pas pour qualifier les faits certains policiers et gendarmes de la circulation. Pour s’en rendre compte, il suffit juste de prendre un «clando» et emprunter le trajet terminus liberté 5/Rts. Les chauffeurs de clandos une fois arrêté par un policier, en remettant leur papiers, glissent discrètement un billet de 1.000 dans leur permis de conduire et le tour est joué. C’est fait tellement courant qu’il est devenu banal aux yeux même des usagers.
Heureusement que tous ces policiers et gendarmes ripoux sont encore minoritaires. Car, la plupart font leur travail correctement et consciencieusement. Finalement la question que se pose tout le monde c’est, est ce que les autorités de la police et de la gendarmerie sont au courant de ces pratiques honteuses. Où est la police des polices ?
Rokhaya THIAM
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