Face à Macky pour 2019
Ah Idrissa! Comment, actuellement, ne pas
parler de lui en abordant la politique au Sénégal ! Stratège ou bon comédien? Bon communicateur,
ça au moins c'est sûr. Son opération de communication se déroule comme sur des
roulettes. A chacune de ses sorties bien calibrées, il fait parler de lui à
travers des formules dont lui seul connaît le secret, des infos ou pseudos
révélations distillées publiquement sur des airs d'un repenti, un homme apaisé,
pardonneur et tempéré...
Bref, Idy se sent vraiment bien dans ses
nouveaux habits de leader de l'opposition taillés sur mesure par Macky Sall qui,
en éliminant Khalifa Sall et Karim Wade lui a balisé le terrain.
En 2019, avec la condamnation de Khalifa
Sall, une nouvelle donne dans le champ politique, Idrissa Seck se positionne
sans conteste le meilleur challenger de Macky. Bien sûr, il y a Sonko qui
séduit et dont le parti connait une grosse vague de massification. D'ailleurs,
il va falloir désormais et indéniablement compter avec lui dans les schémas et
autres calculs politiques. Seulement pour beaucoup, le leader des Patriotes
n'est pas encore à une élection près de sa carrière débutante. Il pourra être «roi» dans un avenir proche, -en 2024
probablement et raisonnablement-, mais actuellement sauf extraordinaire, Sonko
sera forcément faiseur de roi.
Tandis que cette fois-ci, il joue sa
dernière carte. Paradoxalement, il semble plus confiant qu'en 2012 lorsqu'il se
croyait ou voulait convaincre qu'il était "The 4 President". En
effet, l'ancien édile de Thiès parait bien plus proche de son but que jamais. Conscient
que dans l’hypothèse d’un deuxième tour face à un Macky Sall, détesté et contesté
de toute part, il pourrait réussir à réunir toute l’opposition ou son écrasante
majorité autour de sa candidature. Parce que le mot d’ordre (tacite bien sûr),
c’est «tout sauf Macky en 2019». Pour beaucoup si jamais Macky Sall se
retrouvait face à Idy au second tour, le choix serait vite fait, et ce serait
en faveur du Thiessois.
Également, Idrissa Seck n’apparaît pas
s’alarmer ou s’effrayer de subir les affres de Macky Sall à l’instar de Khalifa
Sall, Karim Wade et d’autres opposants aujourd’hui muselés ou certains tenus à carreau
par des affaires scandaleuses étouffées exprès pour les contraindre à
«transhumer». Il semble exonéré pour l’heure.
Tout semble par conséquent, se dérouler
dans le sens de permettre à Idy d'accéder à la magistrature suprême.
Évidemment, il n’est pas le seul candidat opposant méritant, mais les seuls
autres supposés capables de lui faire ombrage sont disqualifiés, du moins pour
le moment. Le reste de l’opposition étant subdivisé, morcelé en partis éclatés
et secoués par des distensions en interne, miné par atermoiements latents
autours d’intérêts personnels, de calculs politiciens sur de possibles
alliances et coalitions pour un partage futur du pouvoir. Ou alors composé de
néophytes en politiques, sponsorisés par
des lobbies extérieurs qui ne sont que friands de toutes ces richesses et
ressources minières découvertes au Sénégal.
Beaucoup de points militant en sa faveur, certes. Mais..., parce qu’il y
a effectivement un hic, que faire de son passif si récent, toutes ces zones d’ombre
sur ses relations avec Wade père et fils, le supposé protocole de Reubeuss, son
train de vie… ?
Nonobstant tous ces avantages qui plaident
pour Idrissa, l’on se demande si ces atouts sont suffisants pour convaincre et
faire oublier son lourd passif dont le protocole de Reubeuss est le plus
illustratif ? Idy traine des casseroles et maintient le flou sur son patrimoine
etc. Et, il doit des réponses aux populations sur le dossier des chantiers de
Thiès même s’il a obtenu un non-lieu sur cette affaire.
En plus, lors de sa dernière sortie
diffusée sur la chaine TFM, Idy a révélé sa position sur une des préoccupations
majeures du moment, à savoir la question du franc Cfa. Son avis est que :
«le système du franc CFA
en tant que monnaie a un avantage pour des pays comme le Sénégal».
D’aucuns y voient un clin d’œil subtil fait
français aujourd’hui perçus comme des «néo-colons», une manière de les rassurer
d'une certaine collaboration future d'où découlera un soutien ou une
légitimation d’un règne au cas où... ? Sa posture ne rassure pas, ne
présage pas une rupture par rapport à ce qu’il se fait actuellement avec Macky
Sall qui a remis le pays aux mains des occidentaux.
Aussi, Idrissa a beau mettre de l’eau dans
son vin, faire bonne figure, toujours
est-il qu’il laisse percevoir une certaine volonté d’en découdre avec ses
adversaires politiques une fois au pouvoir. Beaucoup de comptes à solder. Et,
où est l’intérêt du Sénégal dans ces considérations ?
Enfin, attendons que passe la tempête parrainage pour reparler de tout cela.
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