
Dix ONG s'inquiètent de l'instabilité au Sud-Soudan
Une attaque a fait au moins 139 morts au Sud-Soudan, où, souligne le rapport de dix ONG, les affrontements entre tribus sont en hausse et menacent la stabilité de toute la région. "Personne ne sait combien d'assaillants ont été tués. Mais ils pourraient être nombreux car il y avait beaucoup de combattants", a-t-il ajouté. Les assaillants s'en sont pris à des bergers de la tribu Dinka et se sont emparés d'environ 5.000 têtes de bétail. L'Onu a reçu de plusieurs sources des informations faisant état d'un grand nombre de tués. Elle a dépêché une équipe sur place. La coordinatrice humanitaire des Nations unies pour le Sud-Soudan, Lise Grande, a déclaré que des combats avaient été signalés dans trois autres secteurs.
2.500 MORTS EN 2009
Les affrontements entre tribus pour les terres ou le bétail, courants dans cette région pauvre en ressources, se sont multipliés en 2009. Dans un rapport paru jeudi, dix ONG internationales dont Oxfam, Save The Children, Handicap International ou le Secours catholique, évaluent leur bilan à quelque 2.500 morts et 350.000 personnes déplacées. Ces organisations redoutent que ces violences ne s'aggravent encore et menacent le fragile accord de paix de janvier 2005 qui a mis fin à 21 ans de guerre entre le Nord musulman et le Sud catholique et animiste. Le conflit a fait deux millions de morts et provoqué le déplacement de quatre millions de civils. "Un cocktail mortel de violences, de pauvreté chronique et de tensions politiques" a poussé l'accord de Nairobi au bord de l'effondrement, estiment les dix ONG qui publient leur rapport à la veille des cinq ans de la signature du pacte. L'an dernier, des dirigeants sudistes ont accusé Khartoum de soutenir des milices pour déstabiliser la région. Mais certains responsables admettent aussi que des dirigeants locaux puissent armer leurs propres tribus afin d'élargir leur soutien à l'approche des élections générales du 11 avril. Six scrutins se tiendront au total, pour la présidence, le parlement, la présidence et le parlement du Sud-Soudan, et les gouverneurs et assemblées d'Etats. Ces premières élections multipartites en 24 ans seront suivies en 2011 d'un référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, également porteur de tensions.
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