mercredi 29 novembre 2017

Macron en Afrique entre paternalisme et condescendance

Macron est en Afrique. Et ça créé un  tollé dans le réseau social facebook, du moins chez  les africains de la diaspora. Comparé à Sarkozy qui a été paternaliste et dont le discours de Dakar (pathétique et décrié) a fait tache d’huile dans les annales de l’histoire, Macron se révèle bien plus subtile. Pas de paternalisme ? Mais, place à la condescendance !
Non Macron n’est pas Sarkozy, il est Macron. Il rompt avec la sempiternelle langue de bois, Macron parle sans filtre. C’est d’ailleurs le cas avec les étudiants Burkinabés avec qui il a au moins accepté une longue séance de questions-réponses. Au cours d’un exercice, assez séduisant mais qui a tout même laissé voir en filigrane un certain culot, de ce jeune président qui, - même s’il s’en défend-, était dans la posture du chef de la «puissance coloniale française». Macron n’hésite pas à aller au contact des gens. Il a accepté une confrontation avec les étudiants Burkinabés qui l’ont presque tutoyé, parce qu’ils étaient ses «amis». Hum !

C’était normal dans ce contexte particulier. Ces étudiants sont contre l’impérialisme français qui a revêtu de nouveaux habits, qui se présente sous de nouvelles formes à travers des sortes de coopérations fourbes comme les APE, les contrats d’exploitation des ressources minières, l’implantation de multinationales qui vont surement asphyxier les PME, les petites entreprises locales etc.
Pour que cette séance dure deux tours d’horloge, c’est que Macron était vraiment à l’aise devant son auditoire, avec à côté de lui, son homologue Burkinabé qui n’a pas pipé mot, ruminant son humiliation.
Les questions des étudiants ont été maladroitement posées. Certaines tellement nulles et maladroites qu'elles «foutent» la honte. Mais Macron a su répondre en pointant du doigt astucieusement  la responsabilité de son homologue le président Roch Marc Christian Marc Kaboré. Alors condescendance, n’est pas paternalisme ?
Macron n’est certes pas Sarkozy, c’est clair. Son style est différent et il marque les esprits à chaque fois.  Sa manière de parler cash et sans filtre est assez singulier. Et il assume ses propos, les mots qu’il utilise sont les siens et il les pense. Macron assume. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le procédé n’est peut-être pas le même, mais les résultats se verront dans la durée. Vis-à-vis de l’Afrique Macron agit-il ou pense t-il mieux que Sarkozy ? J’en doute.

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