L’Internet est un superbe outil de communication mais des malfaisants, originaires des pays anglophones de la sous région, l’utilisent dans le mauvais sens en arnaquant d’honnêtes citoyens dont le seul tort est la naïveté . Notre reporte sillonnés les quartiers de prédilection de ces escrocs du net et nous raconte leurs modes opératoires. Reportage…
Des cybers café, on en trouve maintenant dans chaque quartier de Dakar, ils poussent comme un champignon, dans tous les coins de la ville. C’est un business qui rapporte gros pour ceux qui ont fait le choix d’y investir leurs ressources. Ce sont des lieux qui ne désemplissent pas durant toutes les heures dans la journée. Les enfants, les élèves et étudiants, les adultes, bref tout le monde y trouve son compte. Mais un constat est très frappant, ce sont surtout les ressortissants de deux pays africains anglophones qui se singularisent. Ils y passent des heures et achètent parfois jusqu’à plus de 50 heures de connexion par semaine.
Dans près de cinquante cybers visités à Dakar, un fait apparemment banal a toutefois attiré notre attention : il y a beaucoup de ressortissants étrangers africains anglophones, majoritairement des nigérians et ghanéens qui défilent, des va-et-vient incessants. Jusque là, rien d’anormal. Mais quand tous les gérants de cybers interrogés nous confient que ce sont des clients particuliers qui viennent en nombre et peuvent passer une journée entière à se relayer dans les cybers et ne veulent pas se mêler aux autres préférant s’asseoir côte à côte entre eux, il est alors intéressant de chercher à savoir pourquoi un telle attitude. Ils ne font qu’envoyer et recevoir des fax et cela aiguise quand même la curiosité. Et nous avons cherché à savoir s’il n’y avait pas anguilles sous roche.
L’Internet c’est une révolution dans les nouvelles technologies et dans la manière de communiquer, un outil de travail désormais indispensable et avantageux qui a pris une place prépondérante dans notre société. C’est se parler et se voir au même moment malgré une distance de plusieurs milliers de kilomètres. Cependant, l’Internet c’est aussi un couteau à double tranchant car la cybercriminalité prend des proportions inquiétantes et il se signale des sites à caractère pédophile et pornographique. Aussi, la toile est devenue un moyen efficace pour escroquer des innocents par des transactions bancaires. Il existerait un vaste réseau, très bien organisé qui parvient à entrer en contact avec des internautes et de les soutirer de l’argent grâce à des manœuvres frauduleuses. C’est la possibilité de scanner des papiers officiels, de faire du faux et usage de faux. Via des liens sur plusieurs sites que nous parvenons pas encore à identifier sur Internet, des personnes mal intentionnées et qui maîtrisent l’outil informatique contactent des internautes au hasard pour leur raconter qu’ils auraient gagné une importante somme d’argent grâce à une loterie organisée sur plusieurs sites sur la toile. Mais c’est de l’argent pour lequel il fallait toutefois fournir ses numéros de cartes de crédit pour le recevoir directement sur un compte. Les internautes étaient ainsi dans un premier temps tentés de donner des informations personnelles comme l’adresse e-mail et le numéro de téléphone pour être directement contacté. Ils appellent dans la plupart à partir de pays étrangers sous un numéro de carte téléphonique non identifiable, comme nous le confirme madame D. directrice d’une agence de communication : « en fait il y a juste deux mois, j’ai reçu un appel téléphonique d’un certain monsieur Clark qui disait travailler dans une agence de loterie en Belgique. C’était pour me signifier que je venais de gagner du matériel électroménager d’une valeur assez importante qui allait me parvenir par voie maritime et que je devais aller récupérer, une fois arrivé au port autonome de Dakar. Dans un premier temps, ce fut une nouvelle qui m’intrigua car je n’avais jamais participé à une quelconque loterie. Et je lui en fis part d’ailleurs. Mais il me rassura en me disant que je n’avais pas de raison de douter puisqu’il m’appelait sur la ligne de leur bureau qui se trouverait en Belgique. Après vérification, j’ai pu effectivement me rendre compte que l’appel venait du Belgique et ainsi j’ai mordu à l’hameçon. Et il me rappela une semaine plus tard pour cette fois me dire que le matériel serait à bord d’un conteneur qui avait transité au Nigeria et que pour retirer mes bagages je devais juste leur faire parvenir une somme de 250 euros pour le dédouanement au port. J’en fis part à mon mari qui me déconseilla d’envoyer comme ça de l’argent sans m’assurer de bien connaître mes interlocuteurs. C’est ainsi que quand il me contera une unième fois pour me réclamer de l’argent pour un soi-disant dédouanement je lui proposa de m’envoyer la marchandise que je payerais qu’une fois que je l’aurais vue. Et depuis, il me laissa tranquille ». Et une autre personne monsieur P. Ndiaye, la quarantaine entamée, de nous dire « je suis un parieur et il m’arrive d’aller sur Internet et de jouer dans certains Casinos en ligne. C’est ainsi qu’au cours du mois dernier, un lundi vers 10 heures, j’ai reçu un appel sur mon téléphone portable. L’homme au bout du fil, certainement un homme blanc d’après son accent et le son de sa voix, m’a annoncé que j’avais en fait gagner la rondelette somme de 2300 euros. Et après la même occasion il me remit un numéro sur lequel je devrais le contacter dans bref délai pour rentrer dans mes fonds, ma prime ne serait plus valable. Sur-le-champ je partis à Liberté 3 voir un ami pour qu’il m’achète une carte téléphonique de 5 000 francs CFA puisque j’étais un peu fauché. Mais je ne le trouvais pas sur place. J’étais tellement désespéré de perdre une telle somme d’argent. C’est en moment, environ une heure après le premier coup de fil que le monsieur me rappela mais cette fois-ci me demander de lui communiquer un numéro de compte sur lequel il allait me virer l’argent. Je leur demandait alors de me rappeler trente minutes plus tard afin d’avoir l’aval de mon ami. Mais quand je lui en fis part, il me suggéra de laisser tomber. Mais l’homme inconnu insista encore pendant plus de semaines ».
A Dieupeul par exemple, c'est le nombre anormalement élevé d’heures de connexion achetées par ses groupuscules étrangers qui intriguent le gérant d’un cyber. Les autres habitués des lieux se plaignent même car ils n’ont quasiment plus l’accés libre dans leur cyber préféré où à chaque qu’il viennent, faute de place disponibles, qu’ils trouvent occupées par ces personnes là.
Que peuvent t-ils bien y faire ?
Est-ce qu’il ne s’agirait pas d’un trafic de papier officiel ou même d’une escroquerie ? Un interlocuteur anonyme de nous confier que « j’ai été une fois contacté par un certain S. John pour servir d’interprète dans un échange de devise à l’aéroport. Le gars avait sur lui plus de deux millions en CFA et une importante somme en dollars et d’autres monnaies que je ne connais pas. Il me paya 15 000. Et me dit que si jamais je voulais voyager en Angleterre qu’il pourrait me procurer les papiers nécessaires pour pas cher ».
Pour l’heure les rares concernés qui ont accepté de nous parler n’ont pas été bavard sur leurs activités dans les cybers. Mais la susceptibilité et la suspicion dont ils ont fait montre laissent penser que quelque soit l’activité dont il s’agit, elle ne serait pas du tout catholique. Pour l’heure, ce trafic et toute cette affluence suspecte e ces ressortissants anglophones, ne profite pour qu’aux gérants et propriétaires de cybers café. Bien des jeunes riverains se plaignent et restent convaincus que ces internautes peu ordinaires ne sont pas cleans.
Rokhaya THIAM
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