mercredi 26 août 2009

SCRUTIN À UN TOUR EN 2012 AU SÉNÉGAL


Vers une unième retouche de la constitution ?

A trente mois des prochaines joutes pour la présidentielle de 2012, la situation économique et sociale devient de jour en jour défavorable pour le parti au pouvoir. Et, les parades pour inverser les tendances ne manquent pas. Dernièrement, il se susurre la probabilité de changer le système électoral en vigueur afin d’en adopter un autre, celui du scrutin à un tour lors des élections présidentielles de 2012. Le débat est déjà posé, certaines voix se lèvent contre tandis d’autres donnent des arguments pour prouver la pertinence d’une pareille idée. S’achemine t-on vers une unième retouche de la constitution du Sénégal ?

Jusque là, le Sénégal est habitué à un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Un vote simple où l’électeur choisit son candidat parmi plusieurs et au bout de laquelle, l’on procède à un décompte du nombre de voix obtenues par chacun. Le candidat qui recueille la majorité absolue qui est l’équivalent de plus de la moitié (plus de 50%) des suffrages exprimés est alors élu. A défaut de ce schéma, l’on organise un deuxième tour pour départager les candidats restants. Et, le gagnant sera celui qui à l’issue de cette deuxième confrontation aura recueilli le plus de voix. Les observateurs s’accordent sur les avantages de ce système qui sont, un vote facile à dépouiller, la possibilité de reporter des voix pouvant amener à un consensus, favorisant par l’occasion une division en deux parties de la classe politique. C’est d’ailleurs le cas actuellement.

Cependant depuis quelques temps, la rumeur véhicule une possibilité de changer de système électoral pour adopter celui uninominal à un tour. Dans quel but et pourquoi avoir choisi ce moment ? Le débat est en tout cas, déjà posé car des réactions d’hommes politiques et delà société civile sont notées ça et là. Cette idée du scrutin à un tour fait d’ailleurs l’objet d’émission radiophonique où les auditeurs appellent pour donner leurs avis.

«Avec près les 150 partis politiques que compte le Sénégal, l’idée de procéder à un scrutin à un tour est pertinent. La situation économique ne nous permet pas de gaspiller de l’argent lors des prochaines élections présidentielles», dira notre interlocuteur préférant garder l’anonymat. En plus, rajoute t-il, de grandes démocratie comme les Etats-Unis, le Mexique, l’Islande entre autres, utilisent ce système de vote.

Toutefois, du côté de l’opposition, l’on n’est pas favorable à un pareil système qui ne conviendrait pas au Sénégal. Pour certains, il s’agit là, juste d’une nouvelle parade, pour détourner l’opinion publique, divertir ou mauser la galerie face aux urgences des inondations. Invoquant à leur tour la pléthore de partis politiques existant au Sénégal, les opposants battent en brèche le scrutin à un tour qui élit en fait un représentant risquant de se révéler tout simplement minoritaire, une majorité d'électeurs ayant voté "contre" lui, ou n'ayant pas voté pour lui. Et, un autre interlocuteur de dire, «le pouvoir tâtonne puisque en fin de règne et les signes annonciateurs sont là. Il n’est pas question cette fois-ci de les laisser faire. Ce serait trop facile de s’appuyer sur la crise économique mondiale pour retoucher encore la constitution».

Qu’il s’agisse du scrutin à tour ou de celui à deux tours, dans chaque cas il y a certes des avantages et inconvénients. Mais la question n’est pas là. C’est que actuellement l’urgence est au déclenchement du plan ORSEC (organisation des secours), à l’assistance des populations qui sont dans les eaux et qui à chaque fois que le ciel s’assombrit, perdent toute leur quiétude.

Rokhaya THIAM

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Nous sommes fatigués du tripatouillage de la constitution qu'on nous laisse avec notre scrutin

Anonyme a dit…

C'est peut-être bien de penser à un scrutin à un tour vue la crise économique. C'est plus simple dit on