Les
dangers de la seconde candidature de Macky
Quand le 1er
décembre 2016, quand François Hollande annonçait qu’il ne briguerait pas de
second mandat pour la présidentielle de 2017, la nouvelle était vraiment
inédite. C’est que Hollande, conscient des quelques scandales qui ont marqué
son mandat et la fronde au sein de sa formation politique, a su finalement
faire preuve d’une grande lucidité, pour partir quand il le fallait et mettre
en avant les intérêts supérieurs de la nation. Un cas qui devrait sérieusement
inspirer Macky Sall, aujourd’hui dans une situation pire que celle de son ancien
homologue. Car, un second mandat serait dangereux pour la stabilité du Sénégal.
Macky Sall, président du Sénégal |
Le
mode de fonctionnement de Macky depuis son accession au pouvoir a toujours
laissé entrevoir sa personnalité fourbe,
ses faux airs d’un homme intelligent mais qui en réalité se fait manipuler par une
caste vénale de collaborateurs et conseillers intéressés, un entourage clanique
et par des néo-colonisateurs favorisés au détriment des locaux et régionaux.
Les opposants et principaux rivaux sont emprisonnés et écartés de la ligne de départ pour la prochaine présidentielle. Le reste des politiques antagonistes qui résistent sont persécutés par des tentatives de discréditation, de diabolisation et par des campagnes diffamatoires de tout genre.
En
plus d’un bilan aussi épouvantable sur tous les domaines, mais surtout un règne
qui a hélas consacré la mise à genoux de la justice d’où une équité gravement sociale
compromise. Mais contrairement à Hollande, Macky semble évoluer dans un aveuglement
de l’esprit, totalement dépourvu de discernement de sens critique, incapable de
percevoir tous ces signaux au rouge dans tous les secteurs au Sénégal.
Ou
alors, Macky fait bien dans la politique
de l’autruche, préférant ignorer dans son discours à la nation en cette veille
de la célébration de l’indépendance, les demandes pressantes du moment comme le
processus électoral, la question du parrainage agité et qui, risque de mettre
le feu aux poudres en ce moment où la tension sociale a presque atteint son
apogée. Le processus électoral est zappé
des préoccupations actuelles du pouvoir qui est apparemment déterminé à imposer
sa manière de faire pour un second mandat.
Au
plan social, l’insécurité vivement ressenti par les populations laissées à
elles-mêmes impuissantes et déroutées, n’a jamais été aussi décriée, tandis que
Macky sert encore des engagements : mobilisation des services étatiques,
poursuite du retrait des enfants de la rue, seize nouveaux commissariats de
police dans le pays dont la grande majorité dans la capitale et sa périphérie
et comble du ridicule, la vidéo surveillance dans Dakar et sa banlieue. Du
coup, les questions réfléchies, importantes et urgentes telle la justice sociale, -pour ne
citer que celle là-, qui ont un impact direct sur la paix du pays sont sous-estimées.
Et,
Macky de faire des clins d’œil d’abord aux militaires en leur promettant des
équipements, -ce qui du reste devait être de facto, donc légitime- les revigore.
Ensuite
il drague femmes et jeunes parmi lesquels tous ces primo-votants, en filigrane gros
l’électorat déterminant pour la prochaine présidentielle. Il garantit la phase
d’activation de la DER de 500 millions de francs Cfa et parle de chances de
succès dans les projets des femmes. Dans le même temps, il annonce l’emploi de
vingt cinq mille jeunes au lieu des dix mille précédemment prévu. Enfin, il consent
des efforts en faveur des enseignants et contractuels de l’éducation et s’attèlera
à leurs complaintes et plaintes avec des promesses détaillées ;
revalorisation ou augmentation de l’indemnité de logement toutefois payable dans
six mois.
Bref,
du dilatoire et un saupoudrage inefficace et inopportun, des investissements
futiles et du gaspillage en ce moment où la grogne sociale se fait vraiment
entendre de plus belle.
Macky
méconnaît ce sursaut de la jeunesse pour le bouter hors du palais, cette
riposte menaçante et imminente qui bouillonne, frémit et qui inévitablement tend
vers l’ébullition. Le ras-le-bol de tous ces citoyens vis-à-vis des politiques corrompus
et qui plébiscitent de nouveaux acteurs pour rompre avec un système qui n’a que
trop duré au Sénégal, -malgré les alternances intervenues-, et qui actuellement
semblent conscients que seul le rapport peut prévaloir face à la surdité expresse
du pouvoir et de ses représentants prêts à tout pour rempiler juste pour des
intérêts personnels, ascension sociale rapide…
Rarement les sénégalais ont été aussi déçus et déterminés à réagir malgré le tempérament passif qu'on leur colle. La riposte risque d'être grandement à la hauteur des affronts...
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