mercredi 4 avril 2018

Manque de lucidité politique de Sall les- Les dangers d'un second mandat deMacky


Les dangers de la seconde candidature de Macky

Quand le 1er décembre 2016, quand François Hollande annonçait qu’il ne briguerait pas de second mandat pour la présidentielle de 2017, la nouvelle était vraiment inédite. C’est que Hollande, conscient des quelques scandales qui ont marqué son mandat et la fronde au sein de sa formation politique, a su finalement faire preuve d’une grande lucidité, pour partir quand il le fallait et mettre en avant les intérêts supérieurs de la nation. Un cas qui devrait sérieusement inspirer Macky Sall, aujourd’hui dans une situation pire que celle de son ancien homologue. Car, un second mandat serait dangereux pour la stabilité du Sénégal.


Macky Sall, président du Sénégal


Le mode de fonctionnement de Macky depuis son accession au pouvoir a toujours laissé  entrevoir sa personnalité fourbe, ses faux airs d’un homme intelligent mais qui en réalité se fait manipuler par une caste vénale de collaborateurs et conseillers intéressés, un entourage clanique et par des néo-colonisateurs favorisés au détriment des locaux et régionaux.
Les opposants et principaux rivaux sont emprisonnés et écartés de la ligne de départ pour la prochaine présidentielle. Le reste des politiques antagonistes qui résistent sont persécutés par des tentatives de discréditation, de diabolisation et par des campagnes diffamatoires de tout genre.
En plus d’un bilan aussi épouvantable sur tous les domaines, mais surtout un règne qui a hélas consacré la mise à genoux de la justice d’où une équité gravement sociale compromise. Mais contrairement à Hollande, Macky semble évoluer dans un aveuglement de l’esprit, totalement dépourvu de discernement de sens critique, incapable de percevoir tous ces signaux au rouge dans tous les secteurs au Sénégal.

Ou alors, Macky  fait bien dans la politique de l’autruche, préférant ignorer dans son discours à la nation en cette veille de la célébration de l’indépendance, les demandes pressantes du moment comme le processus électoral, la question du parrainage agité et qui, risque de mettre le feu aux poudres en ce moment où la tension sociale a presque atteint son apogée. Le processus  électoral est zappé des préoccupations actuelles du pouvoir qui est apparemment déterminé à imposer sa manière de faire pour un second mandat.

Au plan social, l’insécurité vivement ressenti par les populations laissées à elles-mêmes impuissantes et déroutées, n’a jamais été aussi décriée, tandis que Macky sert encore des engagements : mobilisation des services étatiques, poursuite du retrait des enfants de la rue, seize nouveaux commissariats de police dans le pays dont la grande majorité dans la capitale et sa périphérie et comble du ridicule, la vidéo surveillance dans Dakar et sa banlieue. Du coup, les questions réfléchies, importantes et  urgentes telle la justice sociale, -pour ne citer que celle là-, qui ont un impact direct sur la paix du pays sont sous-estimées.

Et, Macky de faire des clins d’œil d’abord aux militaires en leur promettant des équipements, -ce qui du reste devait être de facto, donc légitime- les revigore.

Ensuite il drague femmes et jeunes parmi lesquels tous ces primo-votants, en filigrane gros l’électorat déterminant pour la prochaine présidentielle. Il garantit la phase d’activation de la DER de 500 millions de francs Cfa et parle de chances de succès dans les projets des femmes. Dans le même temps, il annonce l’emploi de vingt cinq mille jeunes au lieu des dix mille précédemment prévu. Enfin, il consent des efforts en faveur des enseignants et contractuels de l’éducation et s’attèlera à leurs complaintes et plaintes avec des promesses détaillées ; revalorisation ou augmentation de l’indemnité de logement toutefois payable dans six mois.

Bref, du dilatoire et un saupoudrage inefficace et inopportun, des investissements futiles et du gaspillage en ce moment où la grogne sociale se fait vraiment entendre de plus belle.

Macky méconnaît ce sursaut de la jeunesse pour le bouter hors du palais, cette riposte menaçante et imminente qui bouillonne, frémit et qui inévitablement tend vers l’ébullition. Le ras-le-bol de tous ces citoyens vis-à-vis des politiques corrompus et qui plébiscitent de nouveaux acteurs pour rompre avec un système qui n’a que trop duré au Sénégal, -malgré les alternances intervenues-, et qui actuellement semblent conscients que seul le rapport peut prévaloir face à la surdité expresse du pouvoir et de ses représentants prêts à tout pour rempiler juste pour des intérêts personnels, ascension sociale rapide…
Rarement les sénégalais ont été aussi déçus et déterminés à réagir malgré le tempérament passif qu'on leur colle. La riposte risque d'être grandement à la hauteur des affronts... 





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